Émotions au travail -  the elephant in the room ? Par: Mladenka Perroton
Date: 04. 11. 2022 - 4:44

Nos émotions au travail

S’il est un thème résolument délicat dans l’environnement de travail, c’est celui des émotions. Surtout s’il s’agit des émotions issues d’un malaise ou d’un conflit, ou d’un sentiment qui n’est pas associé ou accepté dans le milieu professionnel.

Avoir peur d’un supérieur hiérarchique, détester un collègue, être en colère avec quelqu’un, souffrir des moqueries, ne sont que quelques exemples des émotions qui peuvent arriver et qui ne sont pas souhaitées.
Mais du fait de ne pas être souhaitées, ne les enlève pas pour autant.

Nous sommes les êtres différents qui composons un milieu de travail.

Si on sait que nous sommes soumis à une forme de programmation de notre subconscient jusqu’à l’âge de sept ans, et que c’est celui-ci  qui dirige nos comportements,  car selon les neuroscientifiques qui ont mené les études sur les comportements, seulement 5% de nos activités cognitives (décisions, émotions, actions, comportements) sont conscientes, tandis que les 95% restants sont générés de manière non consciente, il devient évident que les choses seront complexes.

Quand tout va bien, nos comportements sont alignés  à un environnement et cet automatisme va plutôt bien.

Mais, il arrive des situations de conflit, et c’est justement là que notre subconscient va prendre le lead.

Si nous venons d’un environnement dans notre prime enfance, où nos perceptions en tant qu’enfant, ont été niées, où nous avons dû accepter des opinions du parent dominant, tout en sachant que nous ne sommes pas d’accord, ou, les situations où les parents invalident notre réalité, où ils cachent les choses évidentes qui se passent et surtout ils évitent d’en parler, nous allons nous sentir insécurisés dans chaque situation similaire qui va arriver dans notre vie.

Et comme chaque enfant élabore la meilleure stratégie pour sa survie dans un tel environnement et à force de répéter cette stratégie, ce comportement qui nous a tenu en vie à l’époque, va nous venir en premier, comme réaction à une situation émotionnellement stimulante. 

Nier nos perceptions peut avoir un impact profond sur notre sens de qui nous sommes et de notre estime de soi ou de cette assurance que nous pouvons nous fier à notre propre jugement d’une situation et en être à l’aise. Mais cela n’est pas donné à tout le monde. Les entreprises en doivent être conscientes.

Si les situations des émotions fortes sont réplétives il est à se poser la question sur une possibilité d’une ancienne programmation, qui n’est plus appropriée comme réponse émotionnelle, telle que nous l’avons vécue dans le passé.

Avant tout, se poser la question si ce chef, ou ce collègue, quelque part, ne nous rappelle pas d’un parent, d’un grand frère, ou quelqu’un qui faisait figure de l’autorité à l’époque ?

Vérifier, chez soi, en son for intérieur, les tourments que cela provoque et ce que cela nous rappelle.

Être observateur de ses émotions et apprendre

Nier ses propres ressentis vis-à-vis d’une personne, ou, dans un autre cas, mettre le blâme que sur cette autre personne, ne vous amènera pas à ne pas ressentir l’inconfort. Nier, cela veut dire donner la place au subconscient. Enlever la possibilité même d’amener cette situation à votre conscience.  Le déni est une bête féroce. Nous pouvons nous convaincre que si nous ne pensons pas à quelque chose, ou si nous n’y consacrons pas de temps, que cela ne dirigera pas alors notre vie. Mais c’est le contraire qui se produit.  Ce que nous nions prend de la place. De plus en plus. Surtout dans le domaine des émotions. Par un malaise grandissant, par une forme de déconnexion.

Notre travail est de regarder. De se familiariser avec nous-mêmes. De ne pas avoir peur des émotions. C’est de devenir observateur et apprendre.

Plus nous développons cette capacité d’observer nos émotions, plus nous allons comprendre qu’elles ont un rôle à jouer. Pour nous. Pour notre compréhension. Pour nous offrir les possibilités à distinguer ce qui vient du passé, ce qui vient d’une programmation et amener ceci à notre conscient.

Et ensuite travailler sur cela.

Élaborer ses propres techniques pour prendre de la distance avec les éléments.

Apprendre, petit à petit, à mettre les limites pour nous protéger, cette fois-ci en sachant que l’on est adulte et que l’on peut le faire.

Proposer, au départ timidement,  à soi tout d’abord, une autre manière à appréhender les choses. À vivre plus sereinement nos émotions.

À trouver nos techniques pour nous offrir un espace émotionnel sécurisant, à l’intérieur.

Il existe de nombreuses techniques pour réguler nos états émotionnels (respiration, EFT, mindulness, techniques diverses de PNL, ne sont que quelques unes).

Non, nous ne sommes pas tenus forcément de tout partager avec les autres. Ou bien, nous pouvons aussi bien le faire avec une personne qui est sécurisante pour nous.

Demander de l’aide d’un professionnel, si nécessaire.

Faire travailler son conscient, en somme, qui doit décider et élaborer quelques nouveaux comportements, ceux que nous n’étions pas capables d’offrir lorsque enfant.

Et pour l’entourage, il est à accepter et à être tolérant vis-à-vis des expressions des émotions de l’autre qui ne sont pas les nôtres. Créer un espace de sécurité où on peut en parler et proposer des solutions. Afin de rétablir un équilibre si nécessaire pour chaque être humain.

Mladenka Perroton

Coach des relations, des émotions et de l'estime de soi