Je te suis, tu me fuis – ces relations amoureuses qui fragilisent Par: Mladenka Perroton
Date: 04. 11. 2022 - 4:33

La rencontre

Une rencontre entre deux personnes doit toujours être considérée comme une conjonction  complexe, même qu’elle n’en a pas l’air, surtout au départ.

Il s’agit de faire vivre deux univers où une impressionnante quantité d’éléments est en jeu.

Deux êtres, en apparence « faits l’un pour l’autre » ne le sont qu’en apparence. Une rencontre est simplement une porte d’entrée et rien d’autre. Le reste est une question d’une observation attentive, de la part et d’autres, et est une danse à laquelle il faut accorder beaucoup d’investissement si on veut en faire une relation harmonieuse et réussie.

Et encore, faudrait-il avoir envie d’y parvenir, car pour le pouvoir il faut déjà à la base que les deux personnes sentent que le jeu en vaille la chandelle.

Une rencontre peut s’avérer particulièrement explosive  si elle semble être une évidence et si l’attraction est très forte. Il peut s’ensuivre une période d’intenses échanges par le mail, téléphone, Whatsap, Facebook. Parfois, cela semble nous surpasser, tellement la présence de l’autre occupe, d’un seul coup, toute la place dans notre vie.

Et c’est bien là, qu’il faudrait dédoubler sa vigilance, pour accorder un pas plus lent et plus doux, pour accompagner ce qui est en train d’émerger. Tout en préservant sa plage pour sa vie, sans ce partenaire, assurer ainsi une continuité et garantir une autonomie vitale pour que ces deux univers se côtoient le  plus harmonieusement possible.

Une rencontre qui nous submerge par son importance soudaine produit dans notre organisme toute une alliance des substances chimiques dont notre cerveau regorge,  et qui se manifestent à la base, pour assurer la survie.

Ainsi, dans une rencontre que nous considérons importante, quatre substances chimiques, appelées substances « heureuses », sont engagées dans notre cerveau :

Dopamine : la joie de trouver ce que nous cherchons – « Eureka »
Endorphine : la substance qui aide à masquer pendant quelque temps la douleur, qui peut provoquer un sentiment d’euphorie
Ocytocine : procure le confort des alliances sociales
Sérotonine : la sécurité et reconnaissance d’ordre social

Le cerveau de mammifères, dont nous faisons partie, motive le corps d’aller vers des choses qui déclenchent les produits chimiques heureux et d’éviter ceux qui déclenchent les produits malheureux – notamment le cortisol qui en soi, est une hormone très utile dans le cas de danger, mais lequel notre organisme produit dans les situations  qu’il considère « à risque » alors qu'elle ne sont pas dangereuses dans le sense de la survie.

Construction des voies neuronales

Les moments de votre passé, où vous étiez heureux, ont construit tout un réseau de connexions neuronales, en forme de pistes bien larges , car utilisées à répétition, qui se tiennent prêtes à être engagées, dès que votre cerveau se retrouve dans les circonstances  similaires.

Pour ce qui concerne les moments malheureux, de la même manière, les neurones vous disent ce qu’il faut éviter.

Mais les parcours de l’expérience passée peuvent aussi nous induire en erreur. Ainsi, nous allons continuer à craindre les choses qui sont plutôt liées au passé, ou, d’un autre côté, ils peuvent nous amener à vouloir obtenir trop de bonnes choses.

Quitte à ce que cette urgence à obtenir de bonnes choses ne le soit qu’à court terme.

Tout ceci, pour encore plus compliquer la donne, se passe dans notre subconscient qui a stocké les souvenirs et a créé les voies neuronales qui peuvent nous faire défaut.

Car, chaque organisme cherche à utiliser le moins d’énergie possible pour obtenir un résultat. Ainsi, nos voies neuronales bien tracées, bien qu’elles ne nous soient plus utiles dans certains domaines, sont utilisées de préférence, de manière quasi instantanée, sans que nous en fassions un choix conscient.

Qu’est-ce que cela a à avoir avec votre amoureux/votre amoureuse ?

Tout ce qui produit les substances chimiques de façon rapide aurait ses effets secondaires. La recherche de ces substances est en effet induite dans notre cerveau par programmation pour la survie : ainsi motivés par ces substances nous étions capables de trouver la nourriture, de nous reproduire etc.

Et petit à petit nous créons un cercle vicieux. Nous souhaitons nous sentir bien, avec les moindres efforts.

Par le passé, chacun de nous a développé nos propres stratégies, qui ont fonctionnées, pour obtenir ce que nous voudrions. Et pour la plupart il s’agit d’obtenir l’attention et l’affection de ceux qui étaient en charge de nous, de notre nourriture, de notre joie et de notre développement. Nous utilisions, aussi, les cellules miroirs, de manière inconsciente, pour enregistrer les comportements de nos parents, qui, parfois, déclenchaient les substances heureuses et d’autres fois des substances malheureuses (de stress, de peur, etc.)

Ainsi, nous avons construit, chacun de nous, nos cercles vicieux qui peuvent s’exprimer de multiples façons de nous comporter :

  • Se mettre en colère
  • S’évader
  • Chercher les sensations fortes
  • Chercher l’approbation

Mais en tout  cas, à chaque fois que nous voulions éviter une douleur, un mauvais sentiment, nous avons appliqué notre comportement préféré.

Aujourd’hui, ces comportements peuvent nous nuire. Nous pouvons les reconnaitre par un sentiment d’urgence « qu’il faut faire quelque chose ».

Ainsi, si votre nouvelle rencontre ne donne pas de ses nouvelles, votre cerveau va faire un raccourci et enclencher les voies neuronales qui vous sont propres, avec les comportements qui étaient les vôtres : vous mettre en colère, demander l’approbation, fuir, chercher les sensations fortes, faire vos charmes.

Que faire ?

Il est facile de reconnaître que votre raccourci se met en place, par un sentiment d’urgence. La situation que l’autre ne vous répond pas, ou que, selon vous, il vous évite, vous paraîtra insoutenable. Le monde pourra paraître s’écrouler.

Mais considérez que cela est simplement votre système d’une longue programmation, qui se met en marche et qui ne vous apportera que des mauvaises solutions.

Car votre programmation est aveugle. Elle ne considère pas de manière réfléchie et posée tous les éléments  d’une situation.

Vous pouvez avoir l’impression que cela vous fait du bien de vous fâcher, ou d’être trop docile, ou d’utiliser vos charmes avec trop de zèle (si c’était cela votre comportement automatique), mais dans un deuxième temps bien souvent, cela va aller à votre perte. Car, si la réaction de votre partenaire n’est pas celle que vous avez souhaitée, alors les substances chimiques malheureuses vont s'en donner à cœur joie d’envahir votre être tout entier et vous allez vous sentir anéantis.

Il serait donc sage, et je vous préviens, extrêmement difficile, d’appliquer un autre comportement, mais faites le quand même.

Engagez-vous fermement à observer votre comportement et à identifier vos « urgences d’agir » automatiques.

Et pour commencer,  ne rien faire du tout !

Et,  seulement dans un deuxième temps, proposer une autre réaction, une autre façon de faire. 

La tache est  de taille. Mais petit à petit, votre cerveau produira d’autres chemins neuronales, plus heureux et plus sains.

La récompense pour votre cerveau sera de taille : votre fierté d’avoir surmonté vos comportements peu productifs et, in fine, une harmonie toute nouvelle apportée à votre vie.

Je me tiens à votre disposition pour vous coacher dans ces chemins parfois sinueux.

Je ne pourrais pas faire le travail à votre place, mais je peux certainement vous éclairer sur vos automatismes  obsolètes et vous accompagner avec des outils et un soutien sans faille, dans la construction des chemins heureux.

 

Bien à vous,

 

Mladenka Perroton

Coach des relations, des émotions et de l’estime de soi